Olivier Cochet, coach scolaire et thérapeute,
Hypnose, PNL, rêves, art-thérapie,eft...
LE BEGAIEMENT
Le bégaiement (que l’on appelle aussi « bégaiement persistant » ou « bégaiement chronique ») est un trouble de la parole affectant le débit de la parole par des répétitions et prolongations involontaires des sons, syllabes, mots ou phrases… et par des pauses silencieuses involontaires dans lequel la personne « bègue » est incapable de produire un son.
L'Organisation mondiale de la santé le définit et le classe parmi les « troubles émotionnels ou comportementaux » (1).
L'utilisation depuis les années 90 de l'imagerie cérébrale et d'autres technologies de visualisation ont permis de mettre en évidence des particularités liées à l'activation de la parole dans le cerveau. Si on savait déjà que le cerveau des personnes bègues montrait une hypercompensation dans l'hémisphère droit ; il est désormais question de savoir si cette hypercompensation est une conséquence d’une anomalie de l’hémisphère gauche ou pas. Jusqu’à présent, il a été montré dans plusieurs études (celle de Neumann en Allemagne par exemple) que les thérapies suppriment l'hypercompensation à droite, bien qu'elle revienne si la thérapie n'est pas maintenue. Alors quoi ? Nos émotions, celles-là même qui siègent dans notre hémisphère droit (même si la structure de notre cerveau est bien évidemment plus compliquée), auraient-elles un rôle à jouer pour mieux canaliser, voire faire disparaitre, les troubles du bégaiement ? L’art, accélérateur d’émotions par excellence, peut-il donc nous aider à aller mieux ?
Et pourquoi pas ?
Ne voit-on pas les personnes bègues se remettre à parfaitement parler lorsqu’elles chantent par exemple ?
A ce titre, les travaux les plus importants faits dans les domaines artistiques pour lutter contre les troubles du bégaiement sont essentiellement tournés autour de la musique, du son, de la relaxation et de la respiration.
Dans les techniques les plus connues enseignées en France, nous pouvons retrouver celles développées par Christian Boisard, ancien bègue, qui associe relaxation, respiration et contrôle du rythme (2). Plus décriées, malgré des réussites certaines, il y a aussi celles d’Ivan Impoco que l’on peut malgré tout facilement retrouver sur Internet, ainsi que celle de Tomatis, célèbre oto-rhino-laryngologiste, ayant laissé une méthode à son nom, avec son fameux « effet Mozart ». Pour les plus curieux, cliquez sur le lien suivant :
https://www.youtube.com/watch?v=7HDJBvvMxxA
Maintenant, même si plusieurs théories de médecin s'affrontent (le bégaiement chronique serait synonyme de déséquilibre émotionnel se rattachant au sujet lui-même ou alors il serait devenu, par une succession d'attitude pour sortir les mots, une attitude acquise et un réflexe à l'âge adulte), certaines méthodes créent un consensus certain… comme la rééducation associée à un rythme créé par la respiration.
Pensez donc, quelle que soit l’origine de votre trouble, à utiliser cette méthode orthophonique qui améliorera considérablement votre élocution.
Méthode de relaxation, exercices respiratoires et musculaires
La première chose à faire est d'éteindre les lumières de la pièce dans laquelle vous êtes et de vous détendre. Ces exercices sont à faire chaque soir avant de se coucher dans le calme.
1°) Pendant 1 minute, articulez fortement en déformant exagérément votre visage et en prononçant les voyelles suivantes : A, E, I, O, U.
2°) Pendant 4 minutes, inspirez de l'air par la bouche à plein poumon et expirez lentement tout l'air immédiatement après l'avoir inspiré.
3°) Pendant 4 minutes, inspirez de l'air par la bouche à plein poumon. En même temps, poussez exagérément votre langue contre votre palais.
4°) Pendant 3 minutes, inspirez de l'air par la bouche à plein poumon. En même temps, serrez vos joues et vos lèvres en exerçant une pression.
5°) Pendant 2 minutes, inspirez de l'air par la bouche à plein poumon. En même temps, pressez les muscles de votre thorax vers l'intérieur comme si vous rentriez votre ventre.
6°) Prenez un texte à lire et entrainez-vous à lire sans insistance sur chaque mot. Privilégiez la vitesse à la qualité de l'élocution. Prenez comme objectif de ne pas butter sur les mots et si c'était le cas, ne vous arrêtez pas sur ce mot et continuez la phrase. A long terme, cette méthode réduira les blocages et les habitudes de répétition de syllabe qui entrainent le bégaiement.
Cette méthode est à faire, si possible, chaque jour, pendant 2 à 3 mois. Vous constaterez une réelle différence à long terme, des tensions musculaires moindres et améliorerez votre élocution. C'est une technique intéressante pour arrêter de bégayer et lutter contre le bégaiement.
Source : http://goodbye-begaiement.blogspot.fr/2009/09/jai-teste-la-therapie-globale-du.html
L’orthophonie, aujourd’hui, a fait d’immenses progrès. Je recommande ainsi à toutes les personnes intéressées le lien suivant :
http://orthophonie.blog.univ-lorraine.fr/2013/11/26/les-begaiements-de-lenfant/
Dans la même lignée, pensez en même temps à utiliser quelques audiocaments (les audiocaments, ce sont des supports audio où des hypnothérapeutes, à base de méthodes tirées des techniques de l’hypnose erickonienne, vous raconteront des histoires, agrémentées de musique, composées pour l’occasion) :
https://www.youtube.com/watch?v=7HDJBvvMxxA
Si cette façon de vous soigner vous parle, je vous recommande donc également ces deux liens :
http://www.begaiement.org/IMG/pdf/Dossier_therapies_mai_2012_.pdf/
A mon sens, ces deux exemples montrent combien les liens entre notre conscient et notre inconscient jouent un rôle considérable dans la guérison. Ces réflexions, vous pouvez les trouver, les personnaliser, les mutualiser… si vous faites le choix de ne pas vous isoler.
Pour ne pas se sentir seul, face à ce trouble, il est indispensable, selon moi, de ne pas être en solution de repli. Aujourd’hui, grâce à Internet, il est à présent possible de se mettre en lien avec des personnes éprouvant les mêmes difficultés, comme sur ce forum par exemple :
http://forum-begaiement.fr/forum.html?sid=b2bc7ef63311e02647afcdaa509c9eee
Cet échange est vital. En plus de vous éviter de vous recroqueviller, il vous permettra de mettre des mots sur un trouble qui, parfois, vous les enlève justement de la bouche. Il faut bien sûr se garder de toutes généralités, mais la plupart des patients qui sont venus me voir pour causes de bégaiement étaient des personnes qui avaient :
- des mères castratrices ou des comportements très oppressants (l’hypnose, ainsi que la psychogénéalogie, face à cette configuration familiale, pourraient fortement aider le patient à repenser ses liens)
OU
- des défaillances du système nerveux. (êtes-vous déjà allé voir un spécialiste ?)
OU
- un vrai manque de confiance en elles. (Un thérapeute, dès lors, serait approprié. Vous pouvez aussi, pour vous donner du courage, lire les quelques textes dans l’item de ce site « Mes petites lectures qui font du bien » pour commencer un processus de revalorisation ou aller sur l'articament "confiance en soi")
OU
- subi les conséquences d'un choc physique et/ou émotionnel. (l’hypnose permettrait alors de revenir au choc pour mieux le dépasser)
OU
- des familles déjà prédisposées génétiquement à ce trouble du langage (là encore, l’hypnose – tout comme la psychogénéalogie – permet de casser certaines loyautés familiales).
Aussi, je vous encourage à écrire et réfléchir sur votre trouble. Parmi les raisons potentielles énumérées ci-dessus, laquelle pourrait-être la vôtre ? Pour mieux préparer par écrit les mots justes que vous aurez ensuite à prononcer, pourquoi ne justement pas vous lancer dans l’écriture, le dessin, la photo… afin d'esquisser de la plus belle des façons votre monde de demain ? Un monde où la parole sera enfin claire, fluide et immédiatement intelligible ?
En étudiant ce phénomène, des études en PNL ont révélé l’importance du choix des mots que l’on souhaite prononcer avant de parler. Car en structurant notre pensée avec des jugements négatifs (comme une évaluation négative, une antipathie, un mépris, de l’embarras, etc.), nous lui fournissons de plus en plus de mauvaises énergies psychiques. Ce genre de négation a un effet paradoxal : elle empire les choses. Elle ne fait que renforcer davantage la présence de ce que les PNListes appellent la « non-fluence » dans notre esprit. Nous la marquons au fer encore plus. Nous la classons comme une expérience, mais une expérience que nous ne tolérons pas. Nous la surlignons et la solidifions. En fait, en pensant par négation, on se transmet l’ordre suivant:
“Ne bégaie pas... n’hésite pas en parlant. ... Ne te ridiculise pas en t’enfargeant dans tes mots.»
Mais une telle négation ne fait presque toujours qu’amplifier cette chose que, pourtant, nous voulons faire disparaître. Bien sûr, ce ne sont pas toutes les négations qui fonctionnent ainsi.
source : http://www.regroupementbeguesmontreal.org/PDF/Begaiement_PNL&NeuroSemantique.pdf
L’expérience du bégaiement montre donc que la personne est stressée et qu’elle subit ce stress chaque fois qu’elle parle. Cela est encore plus vrai lorsqu’on se retrouve sur la sellette, lorsqu'on doit répondre rapidement à une question ou prononcer un terme difficile. Cela démontre bien le rôle du stress dans l’expérience du bégaiement et, a contrario, l’importance des mots positifs pour mieux le désamorcer. L’écrit peut donc, comme dit plus haut, vous préparer, vous conditionner à un nouvel état d’esprit. Comme disait Bouddha :
« Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde. »
Pour nourrir ainsi vos nouvelles pensées qui créeront vos mots clairs et limpides de demain, je ne saurai que trop vous conseiller ces quelques œuvres :
Le Pavillon d'or, roman japonais de Yukio Mishima, raconte l’histoire de Mizoguchi, personnage souffrant d'une réelle laideur ainsi que d'un bégaiement. Le personnage de Billy Bibbit (interprété par Brad Dourif) dans Vol au-dessus d'un nid de coucou, film américain réalisé par Miloš Forman, est lui aussi bègue ! Sa manière de se débarrasser de son bégaiement, bien que provisoire, vaut le coup d’œil.
Mais malgré la beauté évidente de ces deux œuvres, il aurait été néanmoins injuste de ne pas citer la plus connue d’entre elles parlant de ce fameux trouble : Le discours d’un roi.
Et pourquoi, justement, ne pas se servir de ces belles histoires vraies pour nourrir votre future guérison ? (A celles et ceux prétextant que tout ceci n’est qu’un film, n’oubliez pas que la thérapie entamée par George VI dès octobre 1926 s'est poursuivie jusque dans les années 1940… soit 14 ans !)
Le saviez-vous ? Vous n’êtes pas le seul à vivre le bégaiement. Avant vous, Moïse (fondateur du judaïsme), Aristote, (philosophe grec), Claude (empereur romain), Isaac Newton (philosophe, mathématicien, physicien, alchimiste, astronome et théologien anglais), Jean-Jacques Rousseau (écrivain et philosophe genevois), Napoléon 1er (empereur des français), Lewis Carroll (auteur anglais d'Alice au pays des merveilles), Théodore Roosevelt (président américain), Winston Churchill (premier ministre anglais), Marilyn Monroe, François Bayrou (homme politique français), Bruce Willis, Jamel Debbouze, Emily Blunt… tous ces gens ont connu les troubles du bégaiement et ont parfaitement su, à force d’efforts et de volonté, vaincre leur handicap.
Et à tous ceux arguant qu’il faut s’appeler George VI pour avoir les meilleurs coachs qui nous permettraient de nous débarrasser de nos troubles, l’exemple de Musharaf Asghar devrait vous inspirer.
Montrant, comme dans le film Le discours d’un roi, que poésie et musique font le meilleur des ménages possibles pour éradiquer tout bégaiement, un collégien bègue, aidé par son professeur d’anglais qui s’est inspiré du film, a réussi à prononcer un discours poignant devant tous les élèves de son établissement. Filmée dans le cadre d’un documentaire, la séquence a suscité des réactions émues sur la Toile. Je vous laisse juger.
(En savoir plus : http://www.gentside.com/insolite/begue-musharaf-asghar-prononce-un-discours-emouvant-grace-au-film-le-discours-d-039-un-roi_art55930.html )
Voilà. N'oubliez pas que cet article est un outil, cette "prescription artistique" ne saurait remplacer une prescription médicale ou psychologique. Son objectif est de vous accompagner et de vous aider à trouver le thérapeute/orthophoniste qui vous convient. N’oubliez pas que la guérison se fera au prix de beaucoup d’efforts. Votre envie, votre courage, votre abnégation, votre entourage… et votre thérapeute seront vos meilleurs alliés. Pour de plus amples informations, n'hésitez pas à aller voir les articles "manque de confiance" et/ou "violences/solitude/exclusion".
Je vous souhaite bonne chance !
(1) WHO: The ICD-10 Classification of mental and behavioural disorders [archive]
(2) Trois jours pour sortir du bégaiement [archive]. Extrait du quotidien du médecin. 09 septembre 2003.